Jonques et gréement de jonque
Introduction sur le gréement de jonque
Qu'est ce qu'un gréement de jonque ? Techniquement parlant, la voile de jonque est une voile entièrement lattée et "compensée".
Le mot "jonque", avec ses connotations malheureuses en anglais (junk = rebut), est tiré indirectement du mot chinois pour navire ou bateau.
Compensée, car la voile est à côté du mât et dépasse légèrement en avant de celui-ci. C'est comme un gouvernail compensé avec une partie en avant de son axe. Ce qui distingue le gréement de jonque des gréements occidentaux est l'utilisation de lattes relativement lourdes sur toute la longueur de la toile, la divisant ainsi en panneaux. Ces lattes (généralement en bambous), qui sont tenues au mât, raidissent la voile, tiennent sa forme et encaissent les efforts sur la voile. Chaque latte a sa propre écoute. L'orientation de la voile est contrôlée par un réseau d'écoutes relié à une écoute principale.
Avec tous ces renforts, la toile n'est jamais lourdement sollicitée, en faisant une voile très fiable et durable.
"Les jonques ne sont pas rapides et ne peuvent pas naviguer dans le vent."
Cette attitude face au gréement de jonque n'est pas rare. Tout d'abord, la jonque a été développée il y a 2000 ans dans un but commercial ; un gréement qui a bien travaillé et fait gagner de l'argent à ses utilisateurs, sinon il aurait très rapidement été abandonné par les Chinois. Les Chinois les construisaient avec des matériaux courants et économiques. Beaucoup de variantes de la jonque ont été
développées pour convenir aux secteurs particuliers de navigation, comme
des rivières, des lacs, des eaux côtières et extraterritoriales. De la même manière
des variantes de coque dans la forme et la taille ont été développées pour les
cargaisons qu'ils ont portées et les conditions d'eau et météorologiques dans
lesquelles elles ont été employées. Le gréement de jonque peut être avec succès
appliqué à n'importe quel type de bateau, comme il l'a été à des pneumatiques,
des canots, des yachts de course, des yachts de croisière, des navires de pêche
et de grandes embarcations commerciales.
La jonque permettra à un bateau de naviguer autant au vent que sa coque le lui permettra.
Les coques de course à gréement de jonque remontent habituellement
à 35 degrés du vent et de bonnes coques de croisière à 40 degrés...
Cependant, il arrive souvent que le gréement de jonque soit adapté sur
des coques lourdes destinées à la croisière hauturière, coques au comportement marin
sain mais peu rapides à la voile.
Et s'il faut faire des comparaisons, il faut aussi se rappeler que beaucoup de
gréements bermudiens remontent mal au vent, à peine à 55 degrés, malgré
ce que beaucoup en pense. C'est parce que le gréement bermudien réclame
d'être bien réglé pour fonctionner efficacement alors que l'on peut naviguer
de façon plus détendue sur une jonque avec de bons résultats.
Au portant, la voile de jonque est très efficace avec sa grande surface en hauteur
et ses lattes qui tiennent la voile. Un gréement bermudien de la même taille
devra envoyer le spinnaker pour égaler la jonque.
Quant au choix de la meilleure coque pour une jonque, comme nous l'avons dit,
le gréement de jonque fonctionne bien sur tout type de coque, mais pour obtenir
les meilleures performances, la coque doit être peu profonde et légère.
Le gréement de jonque a été adapté à des trimarans et des catamarans, mais
le mât non haubané étant posé sur la quille, le gréement convient mieux
à des trimarans ou à des catamarans à déplacement. Les matériaux employés pour la construction des gréements de jonque sont
divers, avec des mâts, bômes, livardes et lattes, en bois, lamellé, alliage léger,
fibre de verre, carbone et, bien sûr, bambou.
Les voiles sont d'habitude en Dacron ou polyester, mais peuvent être acryliques,
de coton, en polyéthylène ou même en vieux sacs de jute ! Les bateaux jusqu'à 30'
en général ont d'habitude une voile, 30'- 40' deux voiles, comme un ketch ou
schooner, plus de 40' trois voiles, etc. jusqu'à 400'. Mais, il y a beaucoup
d'exceptions couronnées de succès à cette règle générale et aucune évidence
pour prouver qu'une jonque avec n'importe quel nombre de mâts est plus efficace qu'une autre.
Pour conclure, il peut être dit que pour qu'un voilier soit efficace, il doit être mené par un équipage efficace et que l'efficacité de l'équipage est liée aux
conditions de navigation ; et la condition de l'équipage sur un voilier gréé en jonque, qui a un gréement plus tranquille, des mouvements plus doux, des
manœuvres plus faciles, sera toujours meilleure que sur un autre gréement.
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