MARINE ANCIENNE
Lettre C Page 5 |
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Voir aussi : Lexique général des termes marins pour la lettre C |
Cotre |
Voilier rapide à un seul mât, gréant une grandvoile aurique ou bermudienne et plusieurs focs. Dès la fin du XVIIe siècle, le statenjacht hollandais, ou chasseur d'Etat, utilisé alors pour la reconnaissance, subit des modifications : le mât unique s'allonge, tandis que la grand-voile aurique, désormais munie d'une bôme, s'agrandit. Les Anglais, qui s'en étaient déjà inspirés pour construire le yacht, puis le sloop, l'affinèrent encore pour en faire le cutter, le bateau qui taille la mer et qui, en France, prend le nom de cotre : son gréement s'enrichit d'un foc porté par un beaupré amovible, d'un hunier carré porté par un mât de hune et d'un flèche triangulaire au-dessus de la corne de grand-voile. A la fin du XVIIIe siècle, l'Angleterre devait faire face à de nombreuses difficultés intérieures et extérieures : les taxes très élevées imposées par le roi Guillaume III sur toutes les marchandises venant de l'extérieur avaient contribué au développement de la contrebande, qui se faisait évidemment par mer ; les contrebandiers utilisaient des cotres, dont certains, tel le Swift, jaugeaient plus de 100 tx, avec un équipage de cinquante hommes. Pour pallier cet état de fait, les douaniers s'équipèrent alors de cotres encore plus importants, jaugeant 200 tx et possédant douze canons pour un équipage réduit de trente hommes. Ces bateaux, larges et profonds, avaient besoin par brise légère de leur énorme voilure, mais dès que le vent fraîchissait, ils rentraient foc, hunier et flèche, et même le mât de hune et le beaupré. Pour la surveillance des côtes, on utilisait pendant les guerres napoléoniennes des cotres de guerre, armés de douze à dix-huit canons et de deux à quatre caronades sur l'avant. Après 1815, ils furent employés pour la surveillance des zones de pêche et des parcs à huîtres de Cancale et de Granville, puis ils disparurent petit à petit. En revanche, un cotre de dimensions beaucoup plus réduites faisait son apparition en tant que bateau pilote dans les îles Britanniques, puis sur les côtes françaises lors de l'institution du pilotage obligatoire par les membres de la Corporation of Trinity House. Solide et très maniable, ce nouveau cotre pouvait rester en croisière par mauvais temps et accoster les navires à l'approche des ports. Ces qualités enthousiasmèrent les Anglais, fervents de yachting, et, dès la fin du XlXe siècle, ceux-ci se lancèrent dans la construction de cotres de régate de plus en plus rapides et effilés dans l'espoir de reprendre aux Américains l'America's Cup. S'ils n'y parvinrent pas, ils convainquirent néanmoins les yachtmen d'outre-Atlantique, qui abandonnèrent leurs goélettes au profit du cotre. Le plus fameux fut certainement le Britannia, construit en 1890 par Watson pour le prince de Galles, futur Edouard VII, qui le légua à son fils le futur George V. A la mort de ce dernier, le Britannia fut coulé au large de Cowes : il avait couru 624 régates, dont 231 victorieuses. Entre-temps, le gréement avait encore évolué, et la grandvoile à corne et son flèche furent remplacés par une bermudienne. Puis les régatiers délaissèrent le cotre pour le ketch et le yawl. Cependant, les cotres sont encore nombreux en France, en Grande-Bretagne et dans bien d'autres pays. |
Couillard | Raban de ferlage d'une voile carrée, fixé en patte d'oie sur le milieu de la vergue. |
Couralin | ![]() |
Coureau | Gabare de transport de fret, à fond plat, originaire de la Gironde et de la Dordogne, gréée d'une voile au tiers ou d'une voile à corne, sur un mât à bascule lui permettant de passer sous les ponts. |
Couroleur | Sloop ponté utilisé pour la pêche et le travail ostréicole dans les couraux et pertuis de Saintonge. |
Couronnement | Décoration du sommet de la poupe, constituaient de figures en reliefs sculptés, de trophées, de représentations de divinités, d'animaux, dont le choix s'apparentait au nom du navire. Au-dessus du couronnement sont fixés un ou plusieurs fanaux décorés. |
Course (guerre de) | Opération de guerre contre le commerce maritime de l'ennemi (voir corsaire). |
Coursive | A l'origine, le terme de coursive désignait le passage central surélevé qui, dans les galères, allait de l'avant à la chambre de poupe, entre les deux rangées de bancs. Le terme fut ensuite donné, sur les voiliers, aux étroits passages (souvent larges d'une seule planche) établis au-dessus du pont pour faire communiquer les châteaux avant et arrière, ou ceux établis le long des plats-bords des navires non pontés. Aujourd'hui, il ne s'agit plus des passages au-dessus du pont (appelés maintenant passavants) mais des couloirs de circulation, aussi bien entre les soutes qu'entre les cabines de passagers ou les emménagements divers des ponts supérieurs. |
Coutelas | Polacre établie en travers, sur un bateau latin. |
Crapaud | • Affût de mortier, plat et sans roues, mis au point à la fin du XVIIIe siècle, quelquefois de bois, plus souvent de fer coulé ou du même métal que la bouche à feu. • Pièce de fer fixée au bout de la barre du gouvernail et lui servant de point d'appui sur la tamisaille (barre à roue). • Surnom familier donné aux embarcations de bord propulsées par machine à vapeur, en service dans la Marine Nationale jusqu'à la fin de la première guerre mondiale (1914-1918), également surnommées gueulards. |
Crevettier | Cotre à voile à quille longue. Un bateau de pêche très stable et adapté à toutes les conditions de mer, capable de travailler en mer dans des conditions météorologiques difficiles. |
Croiseur | Jusqu'au milieu du XIXe siècle, ce terme désignait un navire de n'importe quel type qui croisait, c'est-à-dire naviguait constamment entre deux points, dans des parages déterminés, pour y intercepter les navires de commerce et surveiller l'ennemi. Ce rôle était presque toujours tenu par des frégates, et ce n'est qu'après la révolution apportée par la vapeur et la construction en fer qu'on chercha à utiliser d'autres types de navires. Pendant la guerre de Sécession aux Etats-Unis, les sudistes furent les premiers à employer, avec succès, des frégates à hélice dans la guerre de course. Mais le terme de croiseur n'apparut véritablement en France (dans la liste de la Flotte) qu'en 1873 ; en Grande-Bretagne, ce fut en 1880 et aux Etats-Unis en 1883 (cruiser). On vit apparaître, entre 1876 et 1890, deux types de croiseurs très différents :
Mais ces navires, presque aussi coûteux que les cuirassés, n'étaient pas suffisamment armés pour les inquiéter ni suffisamment protégés pour leur résister. Il fallut attendre 1907 pour constater ces faits et abandonner le croiseur cuirassé. Les Anglais imaginèrent alors le croiseur de bataille. En fait, il s'agissait d'une variante du cuirassé, plus rapide mais aussi plus vulnérable, qui fut abandonnée après la bataille du Jutland. Après la Première Guerre mondiale, la conférence de Washington (1921-1922) établit une série de règles pour les différents types de bâtiments de guerre ; elle limita en particulier le déplacement et l'armement des croiseurs. On construisit alors dans de nombreux pays des croiseurs dits légers de 5 000 à 9 000 t. La plupart n'étaient protégés que par un cloisonnement serré, mais certains étaient cuirassés. Aussi, en 1939, l'éventail était-il large des petits Regolo italiens, sans protection mais atteignant 41 nœuds, au Prinz Eugen allemand de I0 000 t , en passant par les 10 000 t français du type Duquesne (sans protection, 34 nœuds), puis Algérie (avec une ceinture de 110 mm, 31 nœuds). La Seconde Guerre mondiale rendit nulles toutes les limitations. A partir de 1942, les Etats-Unis construisirent des unités dépassant 17 000 t, pour la défense antiaérienne et la protection des porte-avions. |
Croisière | A l'origine terme militaire désignant un navire croisant ses routes, en passant et repassant devant une côte à surveiller. |
Cuirassé | ![]() |
Cuivre | Métal utilisé pour le doublage des carènes au XVIIIe siècle. Il évite la fixation des algues, coquillages et tarets qui creusent des galeries dans la coque. La carène est recouverte de feuilles de cuivre de 1,50 m de long sur 0,50 m de large et de 0,7 à 1 mm d'épaisseur, clouées. |
Curragh | Voir "Coracle". |
Cutter | Bâtiment de guerre, à un seul mât très élevé, incliné sur l'arrière, portant une immense voile aurique, un hunier, perroquet, perroquet volant et trois focs. Ces bâtiments ont beaucoup de creux, pour mieux porter la voile et serrer le vent; ils portent de 11 à 22 canons ; ils sont excellents voiliers et servent de mouches dans les escadres. C'est la voilure et le gréement dont se servent les contrebandiers de la Manche, connus sous le nom de smogleurs. (Baugean, Collection de toutes les espèces de bâtiments de guerre et de bâtiments marchands, Paris, 1814, pl. IX.) |
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